

Karine Gelez
Pédicure
Podologue
Posturologue
Réflexologue plantaire
Les Osteochondroses de Croissance
ou Osteochondrites ou Apophysites
Il s’agit d’une pathologie de surmenage mécanique des zones de croissance de l’enfant et de l’adolescent.
C’est une pathologie mécanique de surcharge .
Les cartilages de croissance et les points d’ossification sont les points faibles du squelette. Ils cèdent bien avant l’os et les ligaments. Il ne faut pas parler de tendinite ni d’entorse chez l’enfant !
Cette souffrance est favorisée par :
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Les contraintes mécaniques répétées : excès de sport (plusieurs heures par semaine), gestes répétitifs (sauts, lancers…), entraînement mal programmé (gestes techniques trop répétés, stages trop intensifs…) ;
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Parfois des troubles statiques : pieds plats ou creux, dos voûté…
Les localisations possibles sont nombreuses :
►Le pied : -calcanéum (maladie de Sever) ;
-scaphoïde tarsien (maladie de Köhler-Mouchet) ;
-scaphoïde accessoire ;
-tête du 2ème métatarsien (maladie de Freiberg) ;
-sésamoïde interne (maladie de Renander) ;
-base du 5ème métatarsien (maladie d’Iselin).
►Le genou : -tubérosité tibiale antérieure (maladie d’Osgood-Schlatter) ;
-pointe de la rotule (maladie de Sinding Larsen).
►Le bassin : -arrachement de l’épine iliaque antérieure ou de la tubérosité ischiatique.
►Le rachis : -avulsion chondro-discale donnant des encoches aux coins antérieurs des vertèbres, enfoncement des plateaux de croissance conduisant à une déformation en coin des vertèbres et à des déformations en cyphose (maladie de Scheuermann).
Le diagnostic est avant tout clinique !
Il est évoqué devant un enfant ou un jeune adolescent actif, en bonne santé, qui pratique un sport agressif : football, tennis, basket, gymnastique, roller, trampoline…
dont la poussée de croissance récente a pu favoriser une montée en niveau (attention au surclassement), un stage intensif pour préparer une compétition…
La douleur est de rythme mécanique : maximale le soir, elle est calmée par le repos nocturne. Une brève période de dérouillage matinal est fréquente, mais il n’y a pas de réveil douloureux nocturne, à moins d’une crise très aigue.
La douleur est bien reproduite à l’examen : palpation et surtout percussion dans une zone précisément limitée. La contraction résistée du muscle qui s’insère au point concerné est douloureuse.
La recherche des signes négatifs est impérative.
Pas de fièvre ni d’altération de l’état général ;
Pas de réveil nocturne ;
Pas de fonte musculaire (amyotrophie) ;
Pas d’adénopathie (ganglions lymphatiques) ;
Bilan biologique sans signes infectieux, inflammatoires.
Les radiographies.
Normales au début, il faut rechercher :
- Condensations, fragmentations du noyau d’ossification ;
- Irrégularité des condyles, encoches sur les plateaux vertébraux.
Elles servent surtout au diagnostic différentiel :
- Fractures de fatigue ;
- Ostéochondrite disséquente fémorale ou rotulienne ;
- Tumeurs.
L’arthroscanner est l’examen de choix pour préciser l’étendue exacte et le type des lésions.
Traitement(s) :
Il faut agir de manière rapide, graduée mais efficace.
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Il n’y a pas de place pour les anti-inflammatoires ni pour les infiltrations !
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Repos sportif !
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Les semelles podologiques (amortissement du talon, de l’avant-pied , soutien de voûte…)
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La kinésithérapie par physiothérapie puis rééducation fonctionnelle ;
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En cas d’échec des premières mesures, une immobilisation par botte en résine pour 4 semaines
Conclusions :
L’ostéochondrose est une pathologie fréquente mais trop souvent méconnue ou sous-estimée, d’autant plus que le jeune sportif et son entourage n’acceptent pas forcément de bon cœur une remise en cause drastique du programme prévu, surtout s’il y a esprit de compétition.
Pourtant, il est inutile de tergiverser car la nature ne fera pas de cadeau. Un traitement insuffisant se paiera par un passage à la chronicité, voire des complications qui mettront un terme définitif à tout projet sportif.
Signalons enfin que certains jeunes peuvent souffrir de plusieurs localisations successives. Une surveillance attentive jusqu’en fin de croissance est donc justifiée.